Aménagements agroécologiques à l’échelle de l’exploitation

Résultats 2023

Projet COSYNUS

Par Jérôme LAMBION

Mots clés :

Biodiversité fonctionnelle, aménagements, bande fleurie, auxiliaires, Macrolophus, acariens, pucerons

Porté par le Grab depuis 2019, le projet Ecophyto COSYNUS (Conception de Systèmes maraîchers favorisant la Régulation Naturelle des organismes Nuisibles) vise à favoriser la biodiversité fonctionnelle sur l’exploitation pour agir sur la régulation des ravageurs. Dans ce cadre, un essai-système a été mis en place chez un maraîcher bio sous abri à Châteaurenard, avec des infrastructures agroécologiques à différentes échelles de l’exploitation : doublement des haies de cyprès, gestion des abords des parcelles, introduction de plantes-relais, et surtout l’introduction de bandes fleuries à l’intérieur des tunnels au pied des bâches.

Cette cinquième année d’essai (troisième rotation d’aubergine) a permis de confirmer plusieurs observations précédentes. Les céréales semées l’automne précédent en bordure de parcelle hébergent fréquemment (3 années sur 4) des pucerons spécifiques et de nombreux parasitoïdes et prédateurs susceptibles de se déplacer dans la culture et d’y réguler les pucerons. Le pic d’activité de ces auxiliaires a lieu fin avril, ce qui peut être un peu tardif pour des plantations de début mars, sur lesquelles les pucerons peuvent apparaître dès la plantation. Les premiers acariens apparaissent de plus en plus tôt (début mai). Comme en 2022, les bassinages fréquents réalisés et l’absence de traitement aérien ont permis de limiter les dégâts dans la culture. De nombreux acariens prédateurs indigènes ont été observés et leur action de prédation a été cruciale. Il est vraisemblable que les divers aménagements agroécologiques ont permis leur forte présence. Les publications récentes montrent en effet que certaines espèces des aménagements comme l’alysse peuvent leur procurer du pollen et renforcer leur présence. Par contre, le transfert actif de tiges de souci pour installer précocement Macrolophus en culture a été décevant, et il a fallu attendre la deuxième génération de Macrolophus en culture pour que ses effectifs soient réellement significatifs. Orius a été observé en effectif important dans la culture, au moment du pic d’acariens et du pic d’aleurodes ; il semble que cet auxiliaire polyphage se soit attaqué à ces proies en l’absence de thrips dans la culture.

Cette action a reçu le soutien financier de