RESULTATS 2022
Maraîchage sur couverts végétaux sans herbicides
Projet MARCO
Par Hélène VEDIE, Abderraouf SASSI et Zélie RODRIGUES
Un essai système visant à évaluer l’intérêt de la technique et son effet cumulé dans le temps sur la fertilité du sol et les performances culturales a été mis en place sur la station d’Avignon en 2018. L’essai est à 2 facteurs croisés avec
- i) le facteur “couvert végétal” comportant 3 niveaux : sol nu, couvert à base de graminées, couvert à base de légumineuse
- et ii) le facteur “mode de destruction” à 2 modalités : couvert broyé et enfoui par le travail du sol (= modalités « EV ») ; couvert roulé et sol non travaillé (= modalités « RF »).
Deux cultures ont été implantées au printemps 2022 sur chacune des modalités : des fenouils plantés en mottes, et du maïs doux semé.
En 2022, les deux couverts ont produit une biomasse de 10 à 12 tMS/ha, équivalente pour les 2 couverts (seigle+pois et triticale+féverole), plutôt dominée par les graminées. Sur les modalités roulage-sol non travaillé « RF », ils ont assuré une bonne couverture du sol limitant significativement le développement des adventices annuelles. Néanmoins, avec 4 ans sans travail du sol sur ces modalités, les vivaces (liseron, chardon, chiendent) ont progressivement couvert l’ensemble de la surface du sol et sont devenues concurrentielles pour la culture. Les résultats culturaux sont inférieurs sur ces modalités : les poids moyens de fenouil sont inférieurs de 25 à 60% sur les modalités sans travail du sol, et le maïs a un taux de germination plus faible et une croissance très nettement ralentie. Le strip-till utilisé sur les modalités « RF » a été modifié en 2022, permettant la création d’un meilleur lit de semences que les années précédentes, mais cela n’a pas été suffisant.
Après 4 années consécutives d’utilisation de couverts couchés sur la parcelle, il apparaît donc que, malgré les économies de temps réalisées et les atouts écologiques indéniables de la technique (moins d’utilisation de gasoil, pas de plastique…), les freins sont trop importants pour se limiter à la seule utilisation de ce levier : compaction du sol, pertes croissantes de rendement, envahissement par les vivaces, problèmes de campagnols… L’essai va donc évoluer en associant à cette pratique des techniques complémentaires : apports de matières organiques, diversification des rotations avec des couverts d’été, travail du sol si nécessaire, etc.
Cette action a reçu le soutien financier de France Agrimer