Gestion agroécologique des pucerons et des lépidoptères du chou
France Agri’Mer ABC
Par Jérôme LAMBION
Dans le cadre du projet France Agri Mer ABC, le Grab travaille sur la gestion des pucerons et des lépidoptères sur chou de plein champ, grâce au levier des bandes fleuries. L’intérêt de la biodiversité fonctionnelle pour les légumes de plein champ a été peu travaillé.
En 2022, l’essai a consisté à tester, dans les conditions réelles de la culture de chou, les espèces sélectionnées en 2021 sur leur capacité d’installation et leur faculté à abriter de nombreux auxiliaires. L’enjeu est de confirmer les observations réalisées en 2021, en termes d’implantation des espèces plantées et de capacité à héberger des auxiliaires mais aussi, grâce à la mise en place de bandes fleuries de taille plus importante, d’évaluer les effets des différentes espèces sur la colonisation de la culture de chou par les ravageurs et les auxiliaires.
Dans les conditions de l’essai de cette année, l’installation des différentes espèces de la bande fleurie s’est bien passée. La reprise a été bonne malgré l’été caniculaire et la concurrence des adventices modérée par rapport à 2021. Les espèces plantées ont globalement attiré de nombreux auxiliaires, notamment prédateurs et parasitoïdes des pucerons.
A part pour la vesce, les espèces plantées ont attiré environ deux fois plus d’auxiliaires contre pucerons que la flore spontanée. La vesce n’a hébergé des auxiliaires que tardivement car elle a été colonisée tardivement par les pucerons. Il faut signaler que la flore spontanée (pourpier, diplotaxis, amarante, chénopode, laiteron, stellaire) constitue malgré tout un réservoir intéressant à ne pas négliger. Les principaux auxiliaires rencontrés dans les bandes fleuries mais aussi dans la culture sont les syrphes et les micro-hyménoptères parasitoïdes.
La régulation des pucerons dans la culture de chou a été bonne, y compris sur les témoins flore spontanée et sol nu. Les attaques de pucerons sont restées modérées sur toutes les modalités. Dans l’ensemble, les différences sont faibles entre les modalités. Il apparaît que les modalités sol nu et flore spontanée sont plutôt plus attaquées par les pucerons que les modalités de la bande fleurie. Les différentes espèces plantées ont permis en outre d’augmenter le potentiel de régulation grâce à une présence renforcée d’auxiliaires, sauf pour la coriandre (nombreux auxiliaires sur la coriandre plantée, mais transfert faible vers la parcelle de chou). Les différences de régulation sont faibles, selon que celle-ci est mesurée à 1m ou 7m. L’effet des bandes fleuries semble donc intéressant jusqu’à 7m pour la majorité des espèces, même si il faut signaler une dégradation de la régulation pour le sarrasin et la coriandre, quand on s’éloigne de la bande fleurie. Les lépidoptères ont été très peu observés dans la culture et aucun dégât n’a été observé. Très peu d’hyménoptères parasitoïdes de lépidoptères (trichogrammatidae, microgastrinae, ichneumonidae) ont été aspirés dans la bande fleurie.
Cette action a reçu le soutien financier de France Agri’Mer
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