Gestion agroécologique des altises du chou et les intérêts des plantes pièges
Altiz
Par Jérôme LAMBION
Dans le cadre du projet France Agri Mer Altiz, le GRAB travaille sur la gestion des altises des crucifères sur chou de plein champ. Les altises sont des ravageurs très problématiques sur les choux, car les pics de présence du ravageur correspondent aux périodes de plantation des choux. Les jeunes plants s’avèrent particulièrement sensibles aux attaques sur feuilles. En 2022, les essais concernent les plantes-pièges. Le principe est basé sur l’utilisation de services écosystémiques rendus par des plantes compagnes : il s’agit d’attirer les altises sur des végétaux qu’elles apprécient particulièrement, afin de diminuer leurs effectifs et possiblement les dégâts sur la culture. La mise en place de plantes-piège plantées en périphérie de la parcelle de chou, au moment de la plantation de la parcelle de chou est techniquement faisable, au détriment cependant de la surface cultivée. Le colza et la moutarde d’Abyssinie se sont très bien installés, avec un cycle végétatif correspondant au cycle de culture du chou. De nombreuses altises ont été observées et capturées dans les plantes-piège ; la moutarde d’Abyssinie semble un peu plus attractive que le colza. Par contre, ces plantes-piège peuvent aussi héberger des populations importantes de punaises qui peuvent être problématiques. L’effet sur les cultures est faible, mais plutôt positif. Dans les conditions de faible pression altises de cette année, les effectifs d’altises semblent légèrement réduits dans les parcelles de chou entourées par la moutarde d’Abyssinie. Par contre, l’effet a l’air négatif pour le colza. Au niveau des dégâts, les différences entre les modalités sont faibles, mais la tendance est à une réduction des dégâts, dans les parcelles de chou entourées par les deux plantes-piège, en comparaison du témoin sans plante-piège. Les différences entre de très faibles niveaux d’attaque incitent cependant à la prudence quant à leur interprétation. Des techniques d’élimination plus performantes (aspiration, brûlage ?) des altises dans les plantes-piège seraient aussi intéressantes à tester, afin de limiter les transferts entre les plantes-piège et la culture de chou.
Cette action a reçu le soutien financier de