Implantation de cultures dans des couverts végétaux d’automne couchés au rouleau faca
En 2018, le projet “Copreau” soutenu par l’agence de l’eau, a débuté pour étudier différentes voies d’utilisation de couverts végétaux en maraîchage. L’une de ces utilisations est de rouler des couverts végétaux d’interculture de façon à les détruire tout en les maintenant en surface pour couvrir le sol pendant la culture de légumes suivante. Dans le cadre du projet européen « SoilVeg » (Core Organic 2015-2018), le Grab a obtenu des résultats encourageants, avec une réduction du désherbage jusqu’à 60%, grâce à des mélanges de graminées et légumineuses d’automne utilisés en couverts roulés, mais l’effet à court terme était une baisse importante de rendement de la courge. A l’automne 2018, nous avons mis en place un essai “système” visant à évaluer l’intérêt de cette technique et son effet dans le temps sur la fertilité du sol et les performances culturales. L’essai est à 2 facteurs croisés avec i) le facteur“couvert végétal” comportant 3 niveaux (0=sol nu, 1=couvert 1 à base de graminées, 2=couvert 2 à base de légumineuse) et ii) le facteur “mode de destruction” à 2 modalités (EV= couvert broyé et enfoui par le travail du sol et RF= couvert roulé et sol non travaillé). Deux cultures ont été implantées au printemps sur chacune des modalités : des salades plantées en mottes, et des haricots verts semés. Pendant la culture, les couverts couchés (RF) assurent une bonne couverture du sol et limitent significativement le développement des adventices, ce d’autant plus que le couvert contient plus de graminées (RF1) et offre ainsi un mulch plus épais et plus durable. Le rendement obtenu pour la salade est inférieur si le couvert végétal d’interculture est principalement composé de blé (RF1)mais n’est pas affecté si le couvert est composé de féverole (EV2 et RF2). Le mode de destruction n’a pas d’effet notable sur le niveau de productivité, mais la présence accrue de limaces se traduit par un taux de parage plus important sur les modalités RF.
Pour le haricot, c’est le mode de destruction qui influe le plus sur le rendement, les modalités « RF» ayant un retard d’une dizaine de jours à la récolte par rapport aux modalités « EV », et un rendement réduit, notamment sur RF1. Les températures de sol plus élevées observées sur les modalités EV,travaillées, pendant le début du cycle des cultures peuvent en partie expliquer la croissance plus lente sur les modalités « RF », notamment sur le haricot, plus exigeant en températures que la salade.
Cette action a reçu le soutien financier de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, et de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur