Cerise : Drosophila suzukii
Recherche de répulsifs :
Dans la recherche de méthodes de lutte ou de protection face à Drosophila suzukii, nous testons certaines huiles essentielles en diffusion passive dans l’objectif de faire fuir la mouche. Le dispositif consiste à imbiber 2 fois par semaine 4 éponges suspendues par arbre par un mélange d’huiles essentielles. Les huiles essentielles les plus prometteuses d’après les screening des années précédentes (HE d’ail, de girofle et de Lemongrass), ont été reprises en 2019, en mélange à 1% et à 0.1% en augmentant le nombre d’arbres par modalité. Le pourcentage de cerises attaquées a été faible cette année sur les arbres témoins (3.8%) du fait du traitement au spinosad qui a du être réalisé sur chacune des variétés pour éviter les pertes de récoltes de 2018.
L’effet répulsif le plus intéressant est observé pour le mélange de ces trois huiles essentielles à 1%. Les écarts types sont encore trop importants cette année malgré l’augmentation du nombre de répétitions dans notre dispositif comparé à 2017 et 2018. Aucune différence statistique n’est obtenue.
En parallèle, des essais en laboratoire sont menés pour tester l’effet répulsif des huiles essentielles seules et en mélange. Un tube en verre en Y dans lequel sont introduits des drosophila suzukii d’élevage et au sein duquel circule un flux d’air chargé ou pas de composés volatiles a été mis en place. Les insectes introduits devaient en migrant vers le flux de composés volatils ou à l’opposé, diffusion passive d’huiles essentielles nous indiquer l’effet attractif ou répulsif de ces composés. Malheureusement les insectes n’ont pas migré dans le tube.
Un troisième essai sur cette thématique de diffusion d’éléments répulsifs a été mis en place en 2019. Les composés volatils de certaines plantes aromatiques sont visés. 5 espèces d’aromatiques ont été suspendus dans les cerisiers du même producteur et donc pour lequel nous n’avons eu que 3.8% de fruits piqués sur les arbres témoins. Le pourcentage de cerises attaquées dans les arbres avec plantes suspendues a été de 1%. Cet essai est à reconduire sous des niveaux de pression un peu plus forts.
Recherche d’insecticides :
Un autre essai a été réalisé avec différents produits naturels (Spinosad, Neem, pyrèthre…) comme les années précédentes. La pression en mouches, aussi bien drosophile que mouche de la cerise, fut à nouveau trop faible à la récolte pour pouvoir conclure sur l’intérêt de ces produits.
En 2019, avec la station La Tapy, un nouvel essai a été lancé consistant à relâcher des quantités importantes de Trichopria, un parasite des pupes de la drosophile. Les lâchers étaient précoces, de mars à début mai, afin d’agir sur les premiers stades de la drosophile et de retarder autant que possible son développement. Un protocole assez lourd a été mis en place pour surveiller la présence des drosophiles, le parasitisme des pupes exposées par Trichopria. Malheureusement, il semble que la survie des pupes d’élevage en conditions naturelles soit trop faible, ce qui n’a pas permis aux Trichopria de se maintenir dans l’environnement assez longtemps. Les lâchers précoces ne semblent donc pas forcément une stratégie à suivre. Un article paraîtra dans Phytoma dans les semaines à venir pour plus de précisions.
Cette action a reçu le soutien financier de France AgriMer