DEPASSE : Des animaux sous vergers
Présentation
Le projet DÉPASSE est terminé. Financé par le FEADER Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, le projet DEPASSE a eu pour objectif de déterminer les conditions de réussite de l’intégration d’animaux dans un verger et d’acquérir des données pour préciser les avantages et inconvénients de cette pratique ancestrale. Il s’est intéressé aux brebis d’une part et aux poules/poulets d’autre part.
Années : 2018 – 2023
Thématiques : Biodiversité, Gestion des bioagresseurs
Productions : Arboriculture
L’association des productions animales et végétales est un modèle agro-écologique traditionnel parmi les plus aboutis. Il permet un échange vertueux de matières et de services agronomiques : par exemple les brebis ou les volailles participent à la maîtrise de l’enherbement et des bio-agresseurs, en échange de quoi les vergers et les vignes procurent aux animaux une ressource alimentaire et un abri climatique.
En outre, ce modèle joue un rôle social (interactions éleveurs/agriculteurs et animaux/agriculteurs) et peut fournir des bénéfices économiques (réduction des coûts alimentaires pour les éleveurs, vente de produits animaux complémentaires aux produits végétaux…).
Ce projet a visé à vérifier les conditions de réussite et les avantages/inconvénients de différents types d’associations, et ainsi à contribuer au redéploiement de
cette pratique ancestrale.
Les essais menés par le Grab de 2019 à 2022 consistaient à voir l’impact de volailles en verger de pommiers sur carpocapse et en verger d’oliviers sur la mouche de l’olivier.
Sur olivier, les quatre années d’essais ne permettent pas de montrer un effet de la présence des poules sur la réduction des dégâts de mouches. La prédation régulière (rapaces, renard, homme !) a occasionné de fortes fluctuations des densités de population dans le verger. Cet aléa doit être pris en compte pour mettre en place ce type de pratique.
Des suivis complémentaires sur l’évolution de l’enherbement montrent un fort effet à proximité immédiate du poulailler, vite estompé avec la distance. Le suivi de la faune du sol ne montre pas, aux densités de l’essai, d’impact notable lié à la présence des poules, mais la pression d’échantillonnage est restée assez faible.
Sur pommier, le potentiel de régulation du carpocapse par des poules pondeuses a été étudié. Une première expérimentation a été mise en place en 2019 sur la commune de Noves. Le dispositif comprenait deux poulaillers en bois avec portiers automatiques, 250 m de clôture, un poste électrificateur puissant à batterie et panneaux solaires. Après plusieurs épisodes de vols de poules, de prédation par des buses variables, le « coup de grâce » a été donné en mars 2020 par le vol nocturne d’un poulailler avec toutes les poules, des deux portiers automatiques et du poste électrificateur.
Après recherche d’un nouveau lieu d’accueil et modification du protocole, l’expérimentation a été transférée en 2021 sur le site de verger-maraîcher de la Durette, à proximité immédiate d’Avignon. Compte tenu des fortes populations de carpocapse sur cette zone, deux rangs de pommiers ont été couverts de filet Alt’carpo très haut et très large, afin de permettre aux carpocapses « locaux » de se reproduire.