Projet ABC

Projet ABC : Aménagements pour renforcer la Biodiversité fonctionnelle en maraîchage de plein Champ

Le projet s’appuie sur une méthodologie expérimentale commune aux quatre partenaires. Les essais concernent des cultures de plein champ encore peu travaillées jusqu’à présent : chou, tomate d’industrie, courgette. Le GRAB et Planète Légumes travaillent sur le chou (pucerons, lépidoptères), respectivement en Provence et en Alsace ; la SONITO travaille sur la tomate d’industrie (acariens tétranyques, pucerons et lépidoptères) ; l’APREL travaille sur la courgette (pucerons).

Une première action visait à concevoir des bandes fleuries adaptées à chaque système de culture. Les travaux réalisés dans ce projet ont permis d’identifier les contraintes propres des différents systèmes de culture, et de définir des critères à respecter pour la mise en œuvre de bandes fleuries : espèces annuelles dans un aménagement temporaire, plantation des bandes fleuries pour tomate d’industrie, chou en Provence, courgette, semis pour chou en Alsace.

Plusieurs espèces appartenant à différentes familles botaniques ont, dans différents systèmes de culture et zones géographiques, montré leur intérêt pour favoriser les auxiliaires de culture. L’aneth, l’avoine, le bleuet, la coriandre, la gypsophile, le sarrasin, la vesce sont les espèces les plus favorables aux auxiliaires et présentant une certaine rusticité. Il apparaît que ces espèces permettent d’accueillir une diversité importante d’auxiliaires, en effectifs importants.

Une deuxième action visait à vérifier l’intérêt pour la culture, et à optimiser le service rendu en travaillant sur différents schémas d’implantation et sur des stratégies pour augmenter le transfert des auxiliaires vers la culture. Les taxons auxiliaires observés dans les bandes fleuries sont les mêmes que ceux observés dans les cultures, ce qui est très positif. Les essais n’ont malheureusement pas permis de définir le périmètre d’action des bandes fleuries, et donc de distance maximale à préconiser entre deux bandes fleuries. Des bleuets ont été plantés dans les choux en Provence, en tomate d’industrie, en courgette. Pour le chou en Alsace, les bandes fleuries semées ont été fauchées. L’effet de ces pratiques visant à favoriser la colonisation de la culture par les auxiliaires n’a pu être mis en évidence. Il apparaît par ailleurs que, sur certains sites, la flore spontanée peut constituer un réservoir intéressant pour les auxiliaires. Les essais réalisés n’ont pas permis de quantifier l’effet sur les cultures, en termes de réduction des attaques de ravageurs, et donc de réduction de l’IFT insecticides

La mise en œuvre de bandes fleuries implique des coûts (graines, main d’œuvre) et immobilise une partie des surfaces productives. Il est donc difficile, en l’état actuel des connaissances, de proposer aux producteurs des itinéraires techniques impliquant la mise en œuvre de bandes fleuries, sans réduire la marge nette de la culture. D’autres travaux doivent être menés afin de mettre en évidence l’intérêt fonctionnel des bandes fleuries pour les cultures et proposer des dispositifs dont le ratio coût/bénéfices soit favorable pour les producteurs.

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