Le GRAB a accueilli un groupe d’arboriculteurs en biodynamie, de plusieurs pays d’Europe (Suisse, Allemagne, Autriche, Italie, Pays-Bas) sur le site de Gotheron afin d’organiser des échanges techniques entre arboriculteurs, formateurs et porteurs de projet. Le groupe était accompagné par Niklaus Bolliger, pépiniériste en agriculture biologique et biodynamique depuis 30 ans (https://pomaculta.org) avec qui les échanges préalables ont eu lieu.

Ces échanges ont permis d’enrichir mutuellement les connaissances de chacun. Les différents producteurs, dont les français, ont apporté leurs témoignages sur leurs pratiques spécifiques pour gérer les maladies ou les ravageurs.

Les échanges techniques ont porté principalement sur :

• L’utilisation des préparations à base de plantes (prêle, ortie, consoude, fougère, bardane…) : tisanes, extraits fermentés, macérations … Il a notamment été rappelé l’importance d’appliquer des extraits de plantes avec un pH et un redox mesurés au préalable, afin de les corriger si nécessaire. Certains producteurs indiquent avoir pu limiter l’alternance des pommiers avec des préparations végétales.
• L’utilisation des huiles essentielles (giroflier, origan) et des eaux florales (sarriette) a également été discutée, avec de bons résultats obtenus sur tavelure du pommier.
• L’usage du cuivre, très débattu en arboriculture. Certains producteurs ont indiqué que des préparations alternatives (composts, Mycosin, bicarbonate de potassium) ont permis de limiter les attaques fongiques pour des années à pression faible à moyenne. 2024 est une année très compliquée avec un printemps très humide.
• Une productrice française témoigne de résultats honorables pour gérer le carpocapse avec des préparations répulsives à base de tanaisie.
• La pratique des nosodes (dilutions D8) pour gérer a été abordée mais peu attestent de résultats contre les ravageurs.

Un conseiller indépendant a comparé plusieurs préparations et recommande les macérations courtes (24h) de plantes fraiches pour plus d’efficacité et moins de travail. Il s’inspire notamment des travaux de Kolisko.

La visite du verger circulaire de l’INRAE de Gotheron, verger multi-espèces conduits sans intrants phytosanitaires, a été très appréciée.

De nombreux sujets ont été soulevés, comme par exemple :

• L’importance d’avoir un point d’eau pour maximiser la biodiversité utile au verger
• Le rôle central de la recherche pour avancer sur des idées avant-gardistes telle celle-ci
• La forte diversification est un gage de résilience mais suppose aussi une bonne maîtrise technique de chaque espèce
• La forme circulaire de verger étant peu commune, l’absence de repère classique (« bout de rang ») peut parfois perturber, en « positif » ou « négatif »
• Donner des consignes à une équipe technique pour un verger de ce type peut s’avérer plus délicat

« […] Nous avons visité le verger circulaire de l’INRAE à Gotheron. Ce que Sylvaine Simon nous a montré ici a dépassé de loin nos attentes. Nous sommes très heureux qu’un projet aussi holistique et de long terme trouve sa place au cadre de la recherche agronomique officielle.  Nous sommes convaincus que de nombreux résultats intéressants pourront encore en être tirés pour la pratique.

Nous tenons à remercier chaleureusement François Warlop, Claude-Eric Parveaud du GRAB, Soazig Cornu du MABD ainsi que toutes les personnes qui ont contribué à l’organisation et à la réussite de ce voyage.
Au nom du groupe spécialisé en arboriculture biodynamique, Niklaus Bolliger »

Remerciements :

Nous remercions l’INRAE de Gotheron pour la visite du verger.

Cette action a été réalisée dans le cadre d’une action du PRDAR, soutenue financièrement par la région Auvergne-Rhône-Alpes.