Améliorer la lutte biologique sur aubergine par apport de paillages végétaux et de nourriture exogène

Projet CASDAR HABALIM

Par Jérôme Lambion – Marie Giraud – Marine Litzler – Emilien Genetier

La gestion des ravageurs sur aubergine est souvent problématique, notamment les acariens tétranyques. Les auxiliaires prédateurs des tétranyques utilisés en lutte biologique sont essentiellement des acariens phytoséides. Malheureusement, leur installation dans les cultures d’été est assez aléatoire, et leur maintien, notamment au coeur de l’été, est assez rare (absence de proies, climat trop sec ?). L’objectif de cet essai est de tester l’intérêt du paillage végétal au sol et de la nourriture exogène, apportée au moment du lâcher, afin de vérifier si l’installation des auxiliaires est améliorée en début de saison, en comparaison à une stratégie classique de lâcher sans paillage, ni nourrissage. Cette deuxième année d’essai a permis d’apporter de nouvelles connaissances. L’apport de cosses de sarrasin en bandes assez étroites (25cm de part et d’autre du rang de plantation) s’avère bien plus facile à mettre en oeuvre que sur une largeur totale de 1,5m, comme en 2020.
Le paillage végétal à base de cosses de sarrasin a permis d’augmenter la colonisation (dispersion et effectifs) de la culture par T. montdorensis. En conséquence, l’attaque d’acariens a été divisée par 3 dans les modalités sur cosses de sarrasin. T. montdorensis a été plus observé sur les feuilles basses d’aubergine que dans le témoin paillage plastique. Le nourrissage a eu peu d’effet sur la dispersion et les effectifs de Phytoséides, et sur les attaques d’acariens. Le nourrissage semble avoir maintenu les phytoséides dans la partie haute des aubergines, ce qui a contrebalancé l’effet du paillage végétal. La présence des cosses de sarrasin a permis de maintenir des populations d’auxiliaires (acariens prédateurs, araignées, staphylins) significativement plus importantes qu’en cas de paillage plastique.

Cette action a reçu le soutien financier du CASDAR