Test de produits alternatifs sur Drosophila suzukii en culture de fraise biologique
Protection contre Drosophila suzukii sur fraise
Jérôme Lambion
Un nouveau ravageur est apparu en France en 2010, il s’agit de Drosophila suzukii. Ce diptère cause des dégâts importants sur les cultures de fruits rouges (cerise, framboise, fraise, raisin). Cette drosophile inquiète compte tenu de sa diffusion géographique (Amérique, Europe, Asie), de sa polyphagie et de son taux de multiplication rapide. Aucune solution ne semble être réellement efficace à l’heure actuelle. Le CASDAR Drosophila suzukii vise à mieux connaître ce ravageur et à tester des méthodes de lutte efficace.
Suivi des vols de Drosophila suzukii sur fraise : L’essai de 2014 consiste en un suivi des vols sur la durée de la culture. La mise en commun des autres suivis réalisés dans le cadre du CASDAR permettra de mieux connaître les périodes d’activité du ravageur
et de dégager quels sont les facteurs favorisant ou gênant sa multiplication. A Pernes, D. suzukii a été piégé très tôt dans la haie. Même en présence de fruits rouges dans le tunnel, les piégeages dans la culture ont été très faibles. Il est difficile de relier l’importance et la date d’apparition des dégâts aux courbes de piégeage dans le tunnel.
Test de produits alternatifs contre Drosophila suzukii sur fraise : L’essai réalisé sous abri froid en fin de culture de fraise précoce a permis de mettre en évidence l’intérêt de certains produits pour limiter les attaques de D. suzukii. L’efficacité du Success4 (Spinosad) a été confirmée ; ce produit doit être utilisé avec précaution car il est toxique pour les auxiliaires et les pollinisateurs, et son DAR est de 3 jours. Pyrévert et surtout PréVam ont montré une efficacité nettement insuffisante. Les deux produits microbiologiques Naturalis (Beauveria bassiana) et Solbac (Bt) ont quant à eux apporté les meilleures protections (entre 50 et 70% d’efficacité), au moins équivalentes au Success4. Cette efficacité, si elle est confirmée, serait une excellente nouvelle, d’autant qu’on peut espérer que leur profil écotoxicologique sera favorable. La forte hétérogénéité de l’attaque dès la mise en place de l’essai conduit cependant à être prudent quant aux conclusions, et impose de renouveler l’essai.
Cette action a reçu le soutien financier de Ctifl et APREL
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