Macrolophus pygmaeus est une punaise prédatrice utilisée depuis une vingtaine d’années pour lutter contre les aleurodes. Cette punaise très polyphage qui est indigène du Sud de la France peut aussi réguler les populations d’acariens tétranyques, de pucerons, de noctuelles et de Tuta absoluta, sous réserve que la culture soit peu ou pas traitée. Cet auxiliaire incontournable est cependant très coûteux et son installation est difficile. Le projet Macroplus vise à travailler ces deux derniers aspects à travers la mise au point de techniques permettant d’obtenir M. pygmaeus en nombre important, à coût réduit, de façon précoce. Le projet Macroplus a l’ambition d’associer fortement des producteurs motivés et curieux aux expérimentations envisagées. Au niveau des expérimentations, les techniques prévues reposent sur l’utilisation de plantes-hôtes de M. pygmaeus. Ces plantes seront étudiées en tant que zones refuges hivernales, de mini-élevage ou de plantes relais. D’autres techniques comme le nourrissage en culture en l’absence de proies ou le lâcher précoce en zones confinées pourront aussi être étudiées, en fonction des contraintes et des attentes des producteurs. L’enjeu du projet Macroplus est, qu’au-delà de la fourniture de références techniques, l’implication des producteurs soit renforcée, afin qu’ils participent à la construction d’une lutte biologique où ils seront acteurs, pas simplement clients d’un fournisseur. L’enjeu est que cette implication puisse dépasser le simple cadre de la culture de tomate et les amène à repenser leur relation complète avec la régulation des ravageurs (pas juste un problème, un moyen de lutte) mais plutôt un ensemble de bonnes pratiques.